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Avons-nous affaire à une évolution économique "stop and go" ?

par Thomas Meier et Christos Sitounis

Qui n'en a pas déjà fait l'expérience ? Aux heures de pointe, la circulation n'est guère très fluide, on roule un peu puis on doit s'arrêter à nouveau : c'est le classique "stop and go". Cette manière de se déplacer, qui met les nerfs à rude épreuve, est tout à fait transposable à l'évolution économique actuelle.

Les trois dernières années ont été marquées par de grands bouleversements, déclenchés par une multitude de crises. Le coronavirus a d'abord plongé le monde dans un état de choc, et la vie sociale et économique a pratiquement été paralysée. Les conséquences furent nombreuses, allant de bureaux et d'usines vides à des rues désertes. Un arrêt qui a entraîné des ajustements importants dans toute l'économie : licenciements à court terme, surtout aux États-Unis, annulations de commandes et ajustements des capacités de production. Certains secteurs ont certes profité de la fermeture, mais l'économie dans son ensemble a été durement touchée. Du plein régime au freinage d'urgence, pour ainsi dire.

Les mesures de soutien concertées des gouvernements et des banques centrales ont à leur tour engendré une poussée de la demande dès la réouverture des frontières, ce qui a rapidement vidé les stocks des producteurs et des commerçants. Ceux-ci ont à leur tour tenté d'augmenter rapidement leur production et de remplir leurs stocks. Dans le jargon routier, on appellerait cela un "kickdown" ou un "démarrage en trombe", et c'est ainsi que ces mesures de relance ont causé d'importantes perturbations. Les tarifs de fret pour les conteneurs en sont un exemple marquant, puisqu'ils ont décuplé en très peu de temps. Simultanément, certaines régions, comme la Chine, ont continué à être confrontées à des fermetures d'usines liées au Corona.

La conséquence en a été une forte hausse des prix et des retards considérables au niveau des chaînes d'approvisionnement. Ces perturbations ont encore été renforcées par les changements de comportement des consommateurs dus à la pandémie. Les goulots d'étranglement logistiques ont à leur tour entraîné des retards massifs, si bien que dans certains endroits, les décorations de Noël produites en Asie ont seulement été livrées aux clients à Pâques. De manière générale, les entreprises ont essayé de remplir rapidement leurs stocks lors des périodes de forte demande qui ont suivi l'ouverture. Comme si ce défi ne suffisait pas, le choc suivant est arrivé : la guerre en Ukraine et ses multiples conséquences ont une fois de plus entraîné des perturbations importantes. La forte montée des prix des matières premières, le changement de paradigme intervenu entre-temps au niveau des banques centrales et la forte progression des taux d'intérêt ont entraîné un regain d'inquiétude vis-à-vis de la conjoncture, surtout en Europe.

Stocks élevés et dépréciations

En parallèle, l'arrivée tardive des marchandises a suscité de nouveaux changements dans les habitudes de consommation et a donné de sérieux maux de tête aux entreprises. Certains conteneurs d'ustensiles de cuisine n'ont pas trouvé preneur au lendemain de la pandémie et, dans certains cas, des produits dans des catégories non demandées ont conduit à des dépréciations de plusieurs milliards de dollars chez des détaillants tels que Walmart ou Target. Par conséquent, on peut s'attendre à ce que la réticence des entreprises à acheter reste grande. L'anticipation d'un affaiblissement de la conjoncture et du moral des consommateurs entraîne également une certaine réserve. Actuellement, les entreprises font preuve de prudence dans leurs rapports d'activité, car les stocks sont encore en cours d’ajustement et l'on manque d'informations précises sur les tendances de la demande. Les écueils de la situation actuelle se manifestent également dans le fait que, par exemple, de nombreux détaillants en prêt-à-porter se retrouvent avec des stocks importants sur les bras et continuent à les écouler, tandis que pour obtenir un véhicule neuf, il faut continuer à faire preuve d'une longue patience.

Si l'estimation actuelle faite par les marchés quant à un affaiblissement de la conjoncture cette année se confirme et que, contrairement à l'opinion dominante, elle n'est pas suivie d'une forte correction, il faut s'attendre à ce que, cette fois encore, le pied lâche rapidement le frein pour enfoncer à nouveau la pédale d'accélérateur, avec toutes les conséquences complexes que cela implique pour les acteurs de l'économie et du marché.

Il est probable que ces fluctuations violentes et à court terme du comportement économique se poursuivent. L'époque des cycles à plus long terme est sans doute révolue dans un avenir proche. La cacophonie des multiples défis ne devrait conduire qu'à des progrès en dent de scie, et ce même à moyen terme. La devise de l'automobiliste pris dans un embouteillage vaut donc aussi pour tous les acteurs du marché: garder son calme !

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